Olympe de Gouges
1748-05-07 ~ 1793-11-03
Biographie redigée par Geraldine Vignaud le 10 juin 2022
Olympe de Gouges, une féministe avant l'heure
Marie Gouze de son vrai nom, est née le 7 mai 1748 à Mautauban, à une soixantaine de kilomètres au nord de Toulouse, dans le sud de la France. Elle naît au sein d'une famille d'artisans bouchers mais on raconte qu'elle est la fille cachée d'un marquis. Elle est mariée à 17 ans avec un traiteur de Montauban, Louis-Yves Aubry. C'est un mariage sans amour pour la jeune femme mais bientôt naît leur fils Pierre qui la remplit de joie. Le père de l'enfant meurt peu après et Marie retrouve ainsi sa liberté. Elle décide à ce moment-là de se faire appeler Olympe de Gouges car « cela sonne mieux ». Elle rencontre ensuite celui qui deviendra l'amour de sa vie, Jacques Biétrix de Rozières, haut fonctionnaire. Il la demande en mariage mais elle refuse, souhaitant par dessus tout conserver sa liberté et son indépendance et aussi pour conserver sa liberté de publication, cruciale pour elle qui commence à écrire. Ils s'aimeront toute leur vie mais en restant libres, ce qui est un choix subversif à cette époque.
La vie littéraire à Paris
En 1770, Jacques et Olympe vivent à Paris. Elle mène enfin la vie dont elle rêvait : elle rencontre philosophes, écrivains, scientifiques, comédiens… Parmi eux : Joseph Talma, Benjamin Franklin, Mirabeau… Elle fonde une troupe de théâtre dans laquelle elle fait jouer son fils Pierre. En1784 elle écrit sa première pièce, Zamore et Mirza, dans laquelle elle dénonce la traite des esclaves noirs. La pièce, jouée par la Comédie-française, fait scandale et sera retirée du répertoire sous la pression des riches esclavagistes qui subventionnent le théâtre. Olympe de Gouges sera menacée d'être enfermée à la Bastille. Mais loin de se laisser intimider, elle continue d'écrire contre les injustices, elle prend la défense des pauvres dans un climat de grande misère et d'insurrection populaire. Elle fait placarder des affiches, elle distribue des brochures… En 1888 elle propose la mise en place d'un impôt volontaire pour venir à bout de la crise, sans être écoutée. En octobre 1789 les premières émeutes éclatent. Olympe de Gouges est aux premières loges, en mai elle se rend à Versailles pour assister aux États généraux et débattre des problèmes politiques. Un mois plus tard les Sans-culottes prennent la Bastille.
La Révolution
Le 5 octobre 1789, elle marche sur Versailles avec des milliers de femmes pour protester contre la disette qui ravage la population. Louis XVI s'incline devant leur détresse et promet la distribution de farine. Olympe de Gouges prend alors conscience de la force des femmes. En 1791 elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, pastiche critique adressé à la Reine, calqué sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Dans ce texte elle revendique l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, elle réclame l'instauration du divorce, le droit de vote et de propriété privée, le droit de prendre part à l’éducation et à l’armée et d'exercer des charges publiques, jusqu'à l’égalité de pouvoir dans la famille et dans l’Église. Il s'agit du premier grand texte fondateur du féminisme moderne. Mais les ennuis commencent alors pour elle…
Le début des ennuis
Olympe de Gouges est une fervente patriote mais elle refuse l'usage de la terreur, ce qui la fait passer pour une anti-révolutionnaire aux yeux de certains. Elle défend même Louis XVI à son procès puisqu'elle fait la distinction entre l'homme et le roi. Engagée pleinement dans les débats de la Révolution, elle prendra le parti des Girondins et publiera des pamphlets contre Marat et Robespierre. Accusée d’attenter à l’indivisibilité de la République, elle est condamnée à mort par la Terreur, après un procès sans avocat, et exécutée le 3 novembre 1793. Parce qu'elle est une femme qui a osé se mêler de politique, elle est la deuxième femme guillotinée, après Marie-Antoinette. L'ironie du sort veut qu'elle ait écrit : « La Femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune » (art. X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne).
Marie Gouze de son vrai nom, est née le 7 mai 1748 à Mautauban, à une soixantaine de kilomètres au nord de Toulouse, dans le sud de la France. Elle naît au sein d'une famille d'artisans bouchers mais on raconte qu'elle est la fille cachée d'un marquis. Elle est mariée à 17 ans avec un traiteur de Montauban, Louis-Yves Aubry. C'est un mariage sans amour pour la jeune femme mais bientôt naît leur fils Pierre qui la remplit de joie. Le père de l'enfant meurt peu après et Marie retrouve ainsi sa liberté. Elle décide à ce moment-là de se faire appeler Olympe de Gouges car « cela sonne mieux ». Elle rencontre ensuite celui qui deviendra l'amour de sa vie, Jacques Biétrix de Rozières, haut fonctionnaire. Il la demande en mariage mais elle refuse, souhaitant par dessus tout conserver sa liberté et son indépendance et aussi pour conserver sa liberté de publication, cruciale pour elle qui commence à écrire. Ils s'aimeront toute leur vie mais en restant libres, ce qui est un choix subversif à cette époque.
La vie littéraire à Paris
En 1770, Jacques et Olympe vivent à Paris. Elle mène enfin la vie dont elle rêvait : elle rencontre philosophes, écrivains, scientifiques, comédiens… Parmi eux : Joseph Talma, Benjamin Franklin, Mirabeau… Elle fonde une troupe de théâtre dans laquelle elle fait jouer son fils Pierre. En1784 elle écrit sa première pièce, Zamore et Mirza, dans laquelle elle dénonce la traite des esclaves noirs. La pièce, jouée par la Comédie-française, fait scandale et sera retirée du répertoire sous la pression des riches esclavagistes qui subventionnent le théâtre. Olympe de Gouges sera menacée d'être enfermée à la Bastille. Mais loin de se laisser intimider, elle continue d'écrire contre les injustices, elle prend la défense des pauvres dans un climat de grande misère et d'insurrection populaire. Elle fait placarder des affiches, elle distribue des brochures… En 1888 elle propose la mise en place d'un impôt volontaire pour venir à bout de la crise, sans être écoutée. En octobre 1789 les premières émeutes éclatent. Olympe de Gouges est aux premières loges, en mai elle se rend à Versailles pour assister aux États généraux et débattre des problèmes politiques. Un mois plus tard les Sans-culottes prennent la Bastille.
La Révolution
Le 5 octobre 1789, elle marche sur Versailles avec des milliers de femmes pour protester contre la disette qui ravage la population. Louis XVI s'incline devant leur détresse et promet la distribution de farine. Olympe de Gouges prend alors conscience de la force des femmes. En 1791 elle publie la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, pastiche critique adressé à la Reine, calqué sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Dans ce texte elle revendique l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, elle réclame l'instauration du divorce, le droit de vote et de propriété privée, le droit de prendre part à l’éducation et à l’armée et d'exercer des charges publiques, jusqu'à l’égalité de pouvoir dans la famille et dans l’Église. Il s'agit du premier grand texte fondateur du féminisme moderne. Mais les ennuis commencent alors pour elle…
Le début des ennuis
Olympe de Gouges est une fervente patriote mais elle refuse l'usage de la terreur, ce qui la fait passer pour une anti-révolutionnaire aux yeux de certains. Elle défend même Louis XVI à son procès puisqu'elle fait la distinction entre l'homme et le roi. Engagée pleinement dans les débats de la Révolution, elle prendra le parti des Girondins et publiera des pamphlets contre Marat et Robespierre. Accusée d’attenter à l’indivisibilité de la République, elle est condamnée à mort par la Terreur, après un procès sans avocat, et exécutée le 3 novembre 1793. Parce qu'elle est une femme qui a osé se mêler de politique, elle est la deuxième femme guillotinée, après Marie-Antoinette. L'ironie du sort veut qu'elle ait écrit : « La Femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune » (art. X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne).