Jean Giono

1895-03-30 ~ 1970-10-09
Biographie redigée par Marie Leydier le 26 mars 2020
Jean Giono, écrivain français né à Manosque le 30 mars 1895.
Issu d'une famille modeste mais soudée il quitte l'école à 16 ans et devient employé dans une banque pour subvenir aux besoins de sa famille. Ce qui ne l'empêche pas de s'instruire à ses heures perdues.
1915, signe l'entrée de la France dans la guerre où il y découvre l'horreur et le carnage de cette « drôle de guerre ». Traumatisé, depuis cette douloureuse période il recherche le pacifisme et en fait son idée maîtresse.

En 1920, il perd dans la même année son père et son épouse. Dont il aura deux filles.
En 1929, il publie pour la première fois des poèmes ainsi qu'un roman « Colline ». C'est un franc succès.  L'écriture devient alors une raison de vivre et il décide de quitter son emploi à la banque pour se consacrer pleinement à l'écriture. Très vite les grandes maisons d'édition se l'arrachent.
En 1939, alors que son appartenance au pacifisme dérange le régime fasciste, il est arrêté et emprisonné pendant deux mois. L'anarchiste Giono se rapproche des communistes. Il s'en écartera quelques mois plus tard.

En 1935, il publie « Que ma joie demeure », un essai vantant les mérites de l'écologie.
A partir de septembre 1935 jusqu'en 1939, règne autour de Giono un parfum de pacifisme autour de réunions libres qui refont le monde. C'est au Contadour que cela se passe, en Haute-Provence Cependant, on lui prête d'être un gourou, dont il se défend.

En 1939, la guerre éclate.
Bercé de désillusions, il s'engage puis est arrêté aussitôt après pendant deux mois à Marseille. Son pacifisme l'entrave et ses revendications pour un pays, un esprit libre s'effritent. Il abandonne alors les réunions et le militantisme.
Pendant la seconde guerre mondiale, ses oeuvres restent inachevées. Il lui est difficile d'écrire. Il est sans argent. Il se met à défendre et à recueillir des opprimés. C'est un période difficile pour Giono.
Cependant en 1943, il arrive à écrire une pièce de théâtre intitulée « Le voyage en calèche », immédiatement censurée par les allemands. Par la suite, Giono, dans un grand malentendu est traité de collabo.

En 1944, il est à nouveau arrêté, pour cinq mois cette fois, à Saint-Vincent-les-Forts.
Puis le Comité national des écrivains, d'obédience d'extrême gauche lui interdit toute publication de 1944 à 1950. On lui prête à tort d'avoir collaboré avec l'ennemi. Il s'en défend et ne cesse d'écrire.
Mais ce n'est qu'en 1951 qu'il réapparait dans la communauté littéraire.
En 1954, élu à l'Académie Goncourt, il est reconnu pour son talent et son humour.
Il se met à voyager, et écrit des livres de voyage, des comptes-rendus d'histoire, des billets d'humeur dans des journaux de province. La vie tumultueuse laisse place à une grande sérénité , hantée pourtant par les exactions de ces deux dernières guerres. Il transforme la haine, en fait des métaphores, des allégories. Il n'est pas le provençal qu'on lui prête, juste un écrivain, poète qui transcende la réalité dans ses écrits.
Toute l'oeuvre de Jean Giono consiste à dépasser le réel. A transcender la guerre, l'horreur des tranchées, le mal. Mal retranscrit par exemple dans « le Hussard sur le toit » qu'il publie en 1951.
Il joue sur le rythme, le choix précis des mots, à la virgule près.
C'est un poète.
Auteur de nouvelles, d'essais, d'une trentaine de romans il tente d'approcher le cinéma avec quelques scénarios.
Il s'éteint en octobre 1970 laissant une bibliographie foisonnante et variée.