Aimé Césaire
1931-06-26 ~ 2008-04-17
Biographie redigée par Nicolas Desmonts le 19 octobre 2019
Aimé Césaire est né le 26 juin 1931 à Basse-Pointe (Martinique) et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France (Martinique). Écrivain et homme politique français, Aimé Césaire fut à la fois poète, dramaturge, essayiste, et biographe.
Aimé David Césaire faisait partie d'une famille de sept enfants. Son père était contrôleur des contributions et sa mère, couturière. Aimé Césaire fréquente l'école primaire de Basse-Pointe, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schoelcher à Fort-de-France. En septembre 1931, il arrive à Paris pour entrer en classe d'hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre dès les premiers jours Léopold Sédar Senghor dans les couloirs du lycée avec qui il noue une amitié de plusieurs années. Aimé Fernand David Césaire achève sa scolarité par les bancs de l'École normale supérieure.
À Paris, il côtoie d'autres étudiants noirs d'horizons différents et découvre ainsi le mouvement de la Renaissance de Harlem. Le jeune Aimé Césaire identifie peu à peu un aspect refoulé de son identité : la composante africaine.
En septembre 1934, Césaire fonde avec d'autres étudiants antillo-guyanais et africains le journal L'Étudiant noir. C'est au sein de cette revue qu'apparaîtra pour la première fois le terme de « Négritude ». Ce paradigme fondé par Aimé Césaire en riposte à la soumission culturelle du système colonial français, vise à récuser d?une part le programme d'assimilation culturelle mais également à valoriser l'Afrique et sa culture. Élaborée contre les principes coloniaux français de l'époque, l'initiative de la Négritude est plus culturelle que politique. Césaire se présente d'ailleurs comme un humaniste actif qui protège tous les opprimés de la Terre. Parmi ses citations les plus célèbres, on retient : « Je suis de la race de ceux qu'on opprime » ou encore : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouches. Ma voix la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir ».
En 1935 il rejoint les Jeunesses communistes et épouse deux ans plus tard Suzanne Roussi, avec qui il partage intérêts intellectuels et passion pour le surréalisme. En 1939, lauréat d'agrégation de lettres, Aimé Césaire retourne en Martinique et enseigne au Lycée Victor Schoelcher. Il publie alors son chef d'oeuvre, « Cahier d'un retour au pays natal ». Avec d'autres intellectuels français, il fonde la revue « Tropiques » qui parvient à paraître jusqu'en 1943 sous le régime de Vichy, non sans difficulté. Son discours à propos du colonialisme apparaît pour la première fois au programme du baccalauréat littéraire en 1995.
Avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, Césaire crée également le mouvement littéraire de la négritude. Anticolonialiste convaincu, il mène en parallèle une carrière politique en tant que député de la Martinique et maire de Fort-de-France durant cinquante-six années consécutives, de 1945 à 2001.
Dès les premières années de son mandat, il donne la priorité aux logements, aux écoles et aux équipements sanitaires et obtient la départementalisation de la Martinique. Cette disposition cherche à combattre la mainmise des békés (descendants des colons) sur la politique martiniquaise, sa corruption et le conservatisme structurel d'époque. C'est afin d'encourager
le développement économique et social de la Martinique que le jeune député prend cette décision.
En 1956, Césaire s'oppose au Parti communiste français sur la question de la déstalinisation et s'inscrit alors au Parti du regroupement africain et des fédéralistes. Quelques années plus tard, il fonde le Parti progressiste martiniquais (PPM), au sein duquel il va revendiquer l'autonomie de la Martinique.
La politique culturelle d'Aimé Césaire est marquée par sa détermination à vulgariser la culture et à valoriser les artistes du terroir. Au travers des ateliers d'arts populaires (danse, artisanat, musique), le Service Municipal d'Action Culturelle (SERMAC) met en avant des valeurs jusqu'alors méprisées de la culture martiniquaise. Le déterminisme d'Aimé Césaire instaure les premiers festivals annuels de Fort-de-France. Par ailleurs, Césaire s'oppose à la loi du 23 février 2005 souhaitée par Nicolas Sarkozy sur les prétendus « aspects positifs de la colonisation » qu'il faudrait aborder dans les manuels scolaires. À l'élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien à Ségolène Royal.
En 2001, Aimé Césaire se retire de la vie politique et notamment de la mairie de Fort-de- France, mais reste un personnage incontournable de l'histoire martiniquaise jusqu'à sa mort. Sa pensée et sa poésie ont également nettement marqué les intellectuels africains et noirs américains en lutte contre la colonisation et l'acculturation1.
Aimé David Césaire faisait partie d'une famille de sept enfants. Son père était contrôleur des contributions et sa mère, couturière. Aimé Césaire fréquente l'école primaire de Basse-Pointe, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schoelcher à Fort-de-France. En septembre 1931, il arrive à Paris pour entrer en classe d'hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand. Il y rencontre dès les premiers jours Léopold Sédar Senghor dans les couloirs du lycée avec qui il noue une amitié de plusieurs années. Aimé Fernand David Césaire achève sa scolarité par les bancs de l'École normale supérieure.
À Paris, il côtoie d'autres étudiants noirs d'horizons différents et découvre ainsi le mouvement de la Renaissance de Harlem. Le jeune Aimé Césaire identifie peu à peu un aspect refoulé de son identité : la composante africaine.
En septembre 1934, Césaire fonde avec d'autres étudiants antillo-guyanais et africains le journal L'Étudiant noir. C'est au sein de cette revue qu'apparaîtra pour la première fois le terme de « Négritude ». Ce paradigme fondé par Aimé Césaire en riposte à la soumission culturelle du système colonial français, vise à récuser d?une part le programme d'assimilation culturelle mais également à valoriser l'Afrique et sa culture. Élaborée contre les principes coloniaux français de l'époque, l'initiative de la Négritude est plus culturelle que politique. Césaire se présente d'ailleurs comme un humaniste actif qui protège tous les opprimés de la Terre. Parmi ses citations les plus célèbres, on retient : « Je suis de la race de ceux qu'on opprime » ou encore : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouches. Ma voix la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir ».
En 1935 il rejoint les Jeunesses communistes et épouse deux ans plus tard Suzanne Roussi, avec qui il partage intérêts intellectuels et passion pour le surréalisme. En 1939, lauréat d'agrégation de lettres, Aimé Césaire retourne en Martinique et enseigne au Lycée Victor Schoelcher. Il publie alors son chef d'oeuvre, « Cahier d'un retour au pays natal ». Avec d'autres intellectuels français, il fonde la revue « Tropiques » qui parvient à paraître jusqu'en 1943 sous le régime de Vichy, non sans difficulté. Son discours à propos du colonialisme apparaît pour la première fois au programme du baccalauréat littéraire en 1995.
Avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, Césaire crée également le mouvement littéraire de la négritude. Anticolonialiste convaincu, il mène en parallèle une carrière politique en tant que député de la Martinique et maire de Fort-de-France durant cinquante-six années consécutives, de 1945 à 2001.
Dès les premières années de son mandat, il donne la priorité aux logements, aux écoles et aux équipements sanitaires et obtient la départementalisation de la Martinique. Cette disposition cherche à combattre la mainmise des békés (descendants des colons) sur la politique martiniquaise, sa corruption et le conservatisme structurel d'époque. C'est afin d'encourager
le développement économique et social de la Martinique que le jeune député prend cette décision.
En 1956, Césaire s'oppose au Parti communiste français sur la question de la déstalinisation et s'inscrit alors au Parti du regroupement africain et des fédéralistes. Quelques années plus tard, il fonde le Parti progressiste martiniquais (PPM), au sein duquel il va revendiquer l'autonomie de la Martinique.
La politique culturelle d'Aimé Césaire est marquée par sa détermination à vulgariser la culture et à valoriser les artistes du terroir. Au travers des ateliers d'arts populaires (danse, artisanat, musique), le Service Municipal d'Action Culturelle (SERMAC) met en avant des valeurs jusqu'alors méprisées de la culture martiniquaise. Le déterminisme d'Aimé Césaire instaure les premiers festivals annuels de Fort-de-France. Par ailleurs, Césaire s'oppose à la loi du 23 février 2005 souhaitée par Nicolas Sarkozy sur les prétendus « aspects positifs de la colonisation » qu'il faudrait aborder dans les manuels scolaires. À l'élection présidentielle de 2007, il apporte son soutien à Ségolène Royal.
En 2001, Aimé Césaire se retire de la vie politique et notamment de la mairie de Fort-de- France, mais reste un personnage incontournable de l'histoire martiniquaise jusqu'à sa mort. Sa pensée et sa poésie ont également nettement marqué les intellectuels africains et noirs américains en lutte contre la colonisation et l'acculturation1.
1 Processus d'assimilation de la culture locale par des personnes venant d'ailleurs.